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http://www.decitre.fr/gi/88/9782266063388FS.gifIl est beaucoup question de Septembre noir dans le premier thriller publié par l'auteur du Silence des agneaux en 1975.

 

Cette organisation terroriste palestinienne avait conçu et perpétré l'enlèvement et le massacre d'athlètes israeliens lors des jeux olympiques de Munich en septembre 1972.

 

Des membres de cette organisation, décapitée par un commando israélien lors d'un raid éclair dans la banlieue de Beyrouth, décident néanmoins de frapper un grand coup sur le sol des Etats-Unis.

 

Michael lander, un ancien pilote d'hélicoptère vétéran du Vietnam, leur en offre l'opportunité sur un plateau.

 

Désormais pilote de dirigeable, il conçoit l'attentat le plus sanglant de l'histoire.

Sa bombe doit exploser à La nouvelle orléans lors de l'évênement sportif de l'année : le super Bowl. Cerise sur le gateau, le président doit y assister.

 

Dahlia, "vamp fanatique" l'assistera ainsi que Muhammad Fazil, tout aussi fanatique et désireux de prendre les rênes de l'organisation après la mort d'Hafez Najeer, chef du service de renseignements du Fatah et commandant de Septembre noir.

 

Tous les ingrédients semblent réunis pour faire de Black sunday un thriller palpitant : dangereux terroristes, agents spéciaux du FBI, super agent du Mossad (le commandant David Kabekov, baptisé par ses pairs "la solution finale"), folie (Lander, évincé de l'armée après avoir été fait prisonnier par les "viets", bascule définitivement après avoir surpris sa femme avec un autre homme), sexe et même une histoire d'amour.

 

Pour autant, même si l'enquête puis la chasse à l'homme sont bien rendus (avec en prime l'opposition entre le "réalisme" israélien et le scepticisme américain), de même que les difficultés et les progrès de l'entreprise "terroriste" (convoyage mouvementé puis mise au point de la bombe), le personnage de la terroriste-séductrice (Dahlia "tient" Lander en s'offrant à lui soir après soir) parait aussi peu vraisemblable que la curieuse alliance entre un vétéran du vietnam ivre de vengeance et Septembre noir. 

 

Thomas Harris se montre pourtant parfois visionnaire : "Cette fois-ci, ce qui les intéresse, ce n'est ni des otages, ni des négociations, ni un effet theâtral révolutionnaire. Ils veulent le maximum de morts et de blessés...", là où, en 1973, Bonnecarrere et Hemingway (Joan, la petite fille d'Ernest) prophétisaient plutôt une multiplication des prises d'otages (Rosebud, LdP).

 

Il nous apprend aussi qu'en 1969 des instructeurs chinois ont débarqués au Liban et participés à l'entrainement des "militants" palestiniens. 

 

Dahlia voit en Fazil "cosmopolite dans ses manières, politiquement à gauche, un homme qui n'a pas quitté l'époque de sa grand-mère, le temps de la circoncision féminine, de la clitoridectomie et de l'infibulation, ces rites sanglants qui assuraient que les filles n'apporteraient pas le déshonneur à leur famille."

 

Fasil qui, évaluant ses chances de s'en tirer après l'attentat, se souvient des paroles de l'amiral japonais tout de suite après l'attaque de Pearl Harbor : "Je crains que nous n'ayons réveillé un géant endormi (l'Amérique) et que nous l'ayons rempli d'une terrible résolution".

 

Malgré la menace avérée, le Président, en baisse dans les sondages, assistera au Super-bowl "sûr d'obtenir une ovation debout, dans le sud profond, aux yeux du monde entier".

 

Kabakov doit convaincre les hautes instances du FBI et de la Sûreté que la menace d'attentat est réelle.  "...les hommes réunis là n'étaient pas stupides. Chacun d'eux auraient accueilli plus favorablement une idée bizarre si elle lui avait été présentée en petit comité. Face à leurs pairs, la plupart des hommes ont deux types de réactions - les unes réelles, et les autres modulées en vue du jugement que leurs compagnons porteraient éventuellement sur eux." C'est pourquoi, au grand dam de l'agent israélien, le scepticisme l'emporte. 

 

Le Super-bowl fera quand même l'objet d'une surveillance renforcée. Mais cela sera t-il suffisant ?

 

Lapierre et Collins (Le cinquième cavalier, paru en 1980) ont sûrement lus Black sunday, l'argument est le même et ils ont piqué à Harris le personnage de Dahlia (devenue Leila), qui chez eux fréquente même la "jet-set" (!) et devient l'amante d'un certain Michael...Ici la bombe devient atomique et menace la ville de New-york. Pas de doute il s'agit d'une superproduction. Mais dans les deux romans c'est un certain Khadafi qui tire les ficelles...

Tag(s) : #Polars
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