Musées fermés, galeries d'art ouvertes !

Si en France les musées sont fermés, les galeries, elles, sont bien ouvertes, pour le moment en tout cas. Attention toutefois elles ont parfois aménagés leurs horaires d'ouverture en fonction, par exemple, du couvre-feu fixé à 18 heures.

Ainsi  la galerie Les Douches dans les 10ème arrdt de Paris était fermée ce matin alors même qu'une affichette sur la porte annonçait une ouverture en matinée tandis qu'une affiche sur le coté indiquait des horaires d'ouverture l'après-midi... Tant pis pour l'expo de photos de Sabine Weiss !

En revanche au 13 rue de Seine dans le 6ème arrdt la galerie Pascal Cuisinier était bien accessible. Elle expose, en rez-de-chaussée et au sous-sol, le mobilier et les luminaires du designer Pierre Guariche (1926-1995). Xavier de Jarcy, dans Télérama (13/01/2020) dit de celui qui était aussi architecte d'intérieur qu'il égalait les meilleurs Scandinaves ou Italiens et on peut le constater en parcourant la galerie où il est difficile de résister à l'envie de d'assoir dans les fauteuils ! Le minimalisme de l'artiste ne sacrifiait pas le confort...

On peut encore trouver ses meubles et luminaires à des prix certes un peu élevés (fauteuil Trelax pour Meurop 1960, 1000 €).

Dans le 3ème arrdt, qui compte la plus grande concentration de galeries dans un quartier, le Marais, par ailleurs très agréable - dire que Le Corbusier voulait le raser -, la galerie Backslash était elle aussi ouverte au 29 rue Notre-Dame de Nazareth.

Maxime Duveau y expose Dernier arrêt à la station service qui met en parallèle Los Angeles et...Conflans-Sainte-Honorine, capitale française de la batellerie mais malheureusement aussi commune où le professeur Samuel Paty a trouvé la mort dans un attentat terroriste islamiste. L'artiste réalise des dessins au fusain à partir de ses photos et les photographie à leur tour. Toujours intéressé par les travaux très graphiques au noir et blanc prononcé, j'ai néanmoins été un peu déçu malgré la profusion des techniques employées, sérigraphie et tampon à l'encre de chine. Même si les deux villes finissent par se mêler dans ces compo-sitions en négatif presque abstraites, les images manquent parfois de puissance sauf peut-être celle-ci :  

Ou celle-là :

Los Angeles l'emporte sur Conflans reconnaissable par ses immeubles aux toits pentus...Mais cette station-service est-elle bien américaine ? Pas sûr après tout. On apprécie en tout cas l'hommage à Ed Ruscha qui fut l'un des premiers à photographier ces constructions à priori sans intérêt et pourtant si graphiques ! 

A la galerie Vallois  rue de Seine, non loin de la, on peut voir le travail de trois artistes, Alain Bublex que je connaissais déjà et dont le travail se rapproche de celui de Maxime Duveau, Julien Berthier et Pilar Albarracin.

Alain Bublex ne se renouvelle pas beaucoup et curieusement son travail est plus séduisant en reproduction qu'in vivo. Il s'intéressait déjà en 2014 aux villes et aux paysages états-uniens et c'est toujours le cas aujourd'hui et comme alors on se dit que l'image originelle n'avait sans doute pas besoin du traitement que Bublex lui fait subir avec sa palette graphique. 

Pilar Albarracin, qui base son travail sur le folklore andalou, flirte avec le kitch. Elle est son propre modèle et je suis vite passé sur son travail même si sur internet on trouve des choses qui éveillent un peu plus l'attention. 

En revanche j'ai tout de suite été séduit par les photographies en apparence banales de Julien Berthier.

Il y a toujours quelque chose qui cloche dans ses images et entre elles et leurs titres - en anglais (facilement compréhensible) pour l'occasion. Elles sont toujours drôles et absurdes.