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On parle beaucoup du chômage de masse mais ce n'est pas le seul indicateur inquiétant : le taux d'emploi des 15-64 ans est faible : 64,9% en 2016.

Après tout la société n'est-elle pas assez riche pour qu'une part de ses membres puisse ne pas travailler ?

De toute façon, dans les faits, c'est ce qui se passe. On dit parfois que certains demandeurs d'emplois, découragés, ne s'inscrivent même plus à Pôle emploi. La question que l'on se pose aussitôt est celle-ci : de quoi vivent-ils ? Des minima sociaux, entretenus par un conjoint, la famille ou des amis ?

Lorsque, par un jour de congé, vous prenez le métro ou vous vous baladez dans les rues de Paris aux heures ouvrables, le constat est aussi banal que frappant : il y a beaucoup de monde. Sur 66,9 millions d'habitants (au 1er janvier 2017) combien sommes-nous à travailler ? 25,8 millions en 2014. Que recouvre la notion de population inactive ? Ce ne sont pas les chômeurs qui eux font partie de la population active. Etudiants, grands malades et handicapés, retraités, femmes et hommes au foyer, etc...?

De toute façon, même si de nouveaux métiers apparaissent ou se développent, tout est fait pour supprimer des emplois. Les cost-killers sont partout. Le salarié c'est l'ennemi. Vous débauchez, vos actions augmentent. On nous dit que la part des salaires ne représente pas grand-chose dans le coût d'une voiture mais on délocalise les usines et pas seulement pour se rapprocher des marchés. Quand vous voulez un conseil sur un produit dans un supermarché, vous cherchez en vain un employé. La France est le pays des 12 caisses et des 6 caissier(e)s...

On ne peut pas à la fois au niveau gouvernemental vouloir lutter contre le chômage et dans les entreprises tout faire pour supprimer des postes. Il est d'ailleurs souhaitable que certaines taches soient confier à des machines, dans le cadre du travail à la chaine notamment.

Bien sûr il y a aussi le problème des entreprises qui ne parviennent pas à embaucher des collaborateurs, soit à cause de leur implantation géographique, soit parce que les demandeurs d'emplois n'ont pas les compétences requises...

Dans ce cas, acceptons une fois pour toute que l'ère du plein emploi soit derrière nous et prenons en charge les inactifs. Ceux en tout cas qui en ont besoin. En ce sens l'idée du revenu universel est prometteuse. Oui mais cela coûte cher. Comment faire dans un Pays qui fait déjà partie des champions du prélèvement obligatoire et des dépenses publiques ? Ou l'impôt serait confiscatoire pour les plus riches = les plus productifs ? (il faudrait aussi parler des niches fiscales).

That's the question. En fait on pourrait imposer et taxer davantage, les danois le font bien eux (en échange d'une protection sociale bien plus généreuse que la notre) ! Oui, mais leur culture est différente et les danois sont probablement, à l'instar des japonais, plus "disciplinés" que nous.

On nous dit qu'on n'a pas fait les réformes que Canadiens, Norvégiens, Allemands, etc...ont fait parfois depuis des décennies. Qu'il faudrait réformer en profondeur le marché du travail. Si rien n'a été fait comment se fait-il que 80% des embauches se fassent en CDD ? Il a bien fallu des réformes et des changements pour permettre cela ? Et à quoi bon réformer le marché du travail si les carnets de commande sont vides ?

Cette situation est révélatrice d'un malaise chez les chefs d'entreprises. Alors faut-il modifier le contrat de travail à durée indéterminée ou interdire les licenciements ?

Si, pour que les entreprises s'en sortent il faut que le travail devienne précaire alors soit mais organisons la prise en charge de ces travailleurs.

Il est déjà possible de toucher des indemnités de chômage tout en travaillant et de percevoir la prime d'activité lorsqu'on gagne moins que le SMIC. Il faut généraliser et automatiser ces dispositifs quitte à augmenter les cotisations chômages et à obliger les banques, en leur offrant des garanties, à prêter - pour un achat immobilier par exemple - à ces travailleurs précaires qui ne le seront plus dès lors que la collectivité pourvoira à leurs besoins hors période d'emploi.

Et le fameux gisement d'emploi de la transition énergétique ? Rien qu'en multipliant les micro-fermes à raison d'un agriculteur par hectare, ou pourrait créer des dizaines de milliers d'emplois. Mais qui va payer ? Le rendement de ces fermes étant multiplié par quatre, on devrait s'y retrouver. Idem pour les énergies renouvelables : solaire et éolien nécessitent plus de main d'oeuvre que le nucléaire, il y a donc plus d'emplois à la clef mais là encore qui va payer ? Les économies d'énergie devraient permettre ce financement mais il va quand même falloir beaucoup investir pour que cette transition se concrétise. Or les caisses sont vides. Comment ? On a bien trouvé des milliards pour renflouer les banques ! Oui mais c'était un one shot, même avec un taux de crédit très bas, le niveau d'endettement nous interdit de renouveler l'exploit. 

Il va pourtant bien falloir faire quelque chose ! Deux mesures proposées par Benoit Hamon et Emmanuel Macron semblent entériner la "fin" du travail : le revenu universel et les indemnités chômage universelles.

Et si ce débat n'était que bla-bla ? Après tout certains de nos voisins, avec un taux de chômage à 6 ou 7%, sont en situation de plein-emploi. Vraiment ? C'est à coup de mini-job et de contrat zéro heure que les voisins en question ont "résolu" le problème du chômage.

Qu'on se rassure : il faudra bientôt tous nous retrousser les manches. Quand très bientôt il n'y aura plus de pétrole et beaucoup moins de machines, alors l'homme devra à nouveau faire les choses de ses mains.

Tag(s) : #Propaganda
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