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Cernuschi, Argote, Frize, Farocki, Wilson

Cette fois, ma virée dans le 3ème arrondissement - Galeries Perrotin et Thaddaeus Ropac, essentiellement - m'a déçu. Heureusement j'avais démarré la journée en me rendant au Musée Cernuschi, avec en tête le nouvel an chinois. Au départ l'idée était de retourner voir, avec une amie qui n'y était pas encore allée, l'expo Indochine mais contrairement à ce que j'avais indiqué sur mon blog celle-ci s'est terminée le 26 janvier (et non le 26 février).

Cernuschi donc. D'abord l'entrée du Musée des Arts de l'Asie de la ville de Paris est gratuite, ce qui en ces temps de crise, mérite d'être signalé. Voilà un musée à taille humaine qui s'en avoir la munificence de Guimet - où il faudra que je retourne pour voir enfin les collections japonaises - permet de voyager du néolithique (disque orné d'un oiseau) à la dynastie des Qin et des Han (dalle décorée de scènes narratives) en passant par celle des Shang (bronzes à usage liturgiques destinées à des boissons fermentées), des Zhou (vase you en forme de félin) et par l'époque des Royaumes combattants (gardiens de tombe tirant la langue). Ne pas louper surtout les 12 animaux calendaires, de petite taille, mais très impressionnant.

Tout à côté j'avais repéré, en me baladant dans le parc Monceau, le musée Nissim de Camando.

Il aurait été bête de ne pas aller y faire un tour. C'est, d'abord, un hôtel particulier dans laquelle la famille du comte Moïse de Camando vivait. Son souhait était de reconstituer une "demeure artistique du XVIIIe siècle" à l'apparence classique mais doté du confort moderne. Après la mort de son fils Nissim, engagé comme aviateur pendant le premier conflit mondial, en 1917, il décide de léguer sa maison et ses collections uniques aux Arts décoratifs et à l'Etat français.

Après une pause déjeuner au Bistrot Vivienne, arrêt dans une galerie où l'on pouvait voir des toiles représentant des ruines urbaines vues de l'intérieur et où la galeriste - elle-même en train de peindre - nous a proposé d'éteindre la lumière pour mieux voir le rayonnement propre des œuvres dont j'ai apprécié la thématique mais moins la facture. En revanche j'ai flashé sur le travail assez proche d'une photographe nommée Adeline Bommart. Jetez un oeil sur internet, la photo ci-contre, présente dans l'expo avec seulement 2 autres photos dont une posée à même le sol, ne rend pas forcément bien compte de son travail.

Dans le 3ème ardt la meilleure galerie de Paris (dixit une visiteuse qui en sortait), la galerie Perrotin proposait des œuvres d'Ivan Argote et de Bernard Frize. Ivan Argote est un multi-instrumentiste qui pratique aussi bien photo, vidéo que sculpture. A ce titre il livre sa version ramollie, et à genoux pourrait-on dire, de l'obélisque de la concorde, en béton, bois et feuille d'or. C'est aussi monumental que puéril même si on nous dit dans le dépliant que c'est politique. Une vidéo montre des sculptures de lions impériaux animés jouant à la ba-balle (avec un globe terrestre ?) Une autre, un train de marchandises défilant interminablement devant une moto et ses deux passagers. Une autre encore, en n&b, sans doute la plus intéressante, une statue léchée par une flamme. Beaucoup de photographies couleurs aussi - New methods - assez grandes et assez banales (c'est voulu) mais sur lesquelles il inscrit, en creusant le support semble-t-il, des sortes de sentences ou des bribes de dialogues en anglais (ex : Dans 50 ans quand on se souviendra de ça...oui mais moi j'ai prévu de mourir dans 5 ans). Il y a aussi de curieuses installations dans des grandes vitrines (Cheese heads), toute une série de mains colorées sur des boules (Power). Ce qu'on trouve sur lui en cherchant sur internet finit néanmoins par nous le rendre sympathique.

Bernard Frize, lui, est peintre et adore les rayures colorées. On peut préférer ou pas.

On peut y voir aussi deux grandes toiles toutes noires de Baselitz, dont le nom, contrairement aux deux autres, me disait quelque chose, mais elles ne font pas le poids comparées aux grandes toiles toutes noires de Soulages.

Galerie Thaddaeus Ropac, non loin, c'est Robert Wilson et Harun Farocki qui sont à l'honneur. C'est déjà plus intéressant. RW présente une série de portraits vidéo de...Lady Gaga. Je la croyais plus mince. La variation en 11 stations d'après La tête de Jean-Baptiste d'Andrea Solario (1507) ne m'a pas convaincu. En revanche j'ai apprécié l'oeuvre inspirée de Mademoiselle Caroline Rivière (Ingres-1793-1807), traversée à un moment par un vol d'oiseau et où, si l'on regarde bien, le modèle n'est pas parfaitement immobile.

Avec un tel alliage, l'un et l'autre se font mutuellement leur pub. Ah non ce qu'il faut dire c'est : voilà un exemple de collaboration artistique réussie. Un work and progress de Flying permet d'apprécier, outre les formes de la chanteuse, les qualités de mise en scène de RW, dans une vidéo au n&b, à la lumière et à la composition très travaillés. On y voit 3 ou 4 "ouvriers" en train de déficeler longuement Lady Gaga dont on devine qu'elle était suspendue en l'air. Belle performance sado-maso !

J'ai vu aux infos qu'un jeune homme anime dans sa chambre des toiles de maître en vidéo. Plutôt intéressant.

Naturellement Harun Farocki s'adonne lui aussi à l'art vidéo. J'ai été très intéressé par ses variations autour du jeu vidéo (GTA par exemple), dans lesquelles il se focalise, semble-t-il, sur les bugs et ces moments de liberté où l'on peut balader le personnage du jeu à sa guise sans suivre le scénario et le faire répéter un geste absurde, par exemple, autant de fois qu'on le souhaite. Très amateur de jeux vidéo moi-même j'ai particulièrement aimé cette série.

Et voilà à cause de RW je me suis retrouvé sur Gagapédia !

Je ne maîtrise pas très bien l'ajout d'images avec cette nouvelle version d'over-blog, alors n'hésitez pas à prolonger votre lecture par des recherches d'image sur internet.

Cernuschi, Argote, Frize, Farocki, Wilson
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Tag(s) : #Expos
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