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Bien que témoin de l'avênement du Troisième Reich (il était correspondant de presse puis de radio à Berlin pour CBS), Wiliam Shirer n'aurait pas écrit ce livre - cette somme - si on n'avait pas découvert, juste après la fin du conflit, la majeure partie des archives confidentiellles du gouvernement allemand et de ses principales administrations, notamment du ministère des Affaires étrangères, de l'armée, de la marine, du Parti national socialiste et de la police secrète de Heinrich Himmler.

 

A la veille même de la naissance du Troisème Reich, le 28 janvier 1933, une tension fiévreuse s'était emparée de Berlin. Il semblait évident à presque tous les habitants que la République de Weimar était sur le point d'expirer. Deux jours plus tard l'homme à la moustache chaplinesque, clochard viennois en sa jeunesse, soldat obscur de la première guerre mondiale, ensuite épave à Munich, le chef légèrement grotesque du putsch de la brasserie, ce discoureur illusionniste qui n'était même pas Allemand, mais Autrichien, venait, à quarante trois ans seulement, de prêter serment comme chancelier du Reich.

 

Ce troisième Reich proclama orgueilleusement qu'il durerait mille ans et, dans le jargon nazi, on l'appelait souvent " le Reich millénaire ". 

 

Si son grand-père, octogénaire, n'avait pas sur le tard reconnu son fils, Hitler se serait appeler Schicklgruber, nom qui a une consonance nettement comique dans la bouche d'un Allemand du Sud. Imagine-t-on des foules de Germains frénétiques acclamer " Heil Schicklgruber ! " ? D'autant que ce salut devint l'obligatoire formule de politesse, même au téléphone...

 

Le 9 novembre 1923, jour anniversaire de la proclamation de la République allemande (le 9 novembre 1918, après l'abdication du Kaiser) , Hitler et Ludendorff, à la tête d'une colonne de quelque 3000 S.A. se dirigent vers le centre de Munich...Ils se heurtent rapidement à un détachement d'une centaine de policiers armés de carabines. Quel camp tira le premier ? On ne l'a jamais établi. Une minute plus tard le feu cessa : 16 nazis (dont Goering gravement blessé à la cuisse) et 3 policiers gisaient, tués ou mourants et il y avait des blessés en bien plus grand nombre. Les autres, Hitler compris, se collaient au pavé pour échapper au massacre. Ludendorf, ainsi que son officier d'ordonnance, ne se jeta pas au sol. Il continua d'avancer avec calme. Aucun nazi, pas même leur chef suprême, ne marcha derrière...On se hâta de le faire partir dans une automobile. Deux jours plus tard il fut arrêté.

Au ministère de la guerre, Roehm fit sa reddition. Le putsch de la brasserie de Munich s'était terminé par un fiasco.

 

Quatre ans plus tôt, en janvier 1919, lors de la semaine sanglante, Noske, ministre social-démocrate de la Défense nationale, après avoir réprimé la mutinerie navale de Kiel début novembre, écrasa les spartakistes, avec des troupes régulières et des corps francs. Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht furent pris et tués par des officiers de la division de cavalerie de la garde. La tentative en vue d'établir une république soviétique avait échouée.

 

Pour l'auteur, qui s'intéresse ensuite aux racines du Troisème Reich et du nazisme dans une première partie consacrée à l'ascension d'Hitler, ceux-ci ne furent que la suite logique de l'histoire de l'Allemagne. Ce qui est certain c'est que les nazis, et bon nombre d'Allemands, rejetèrent les termes du Traité de Versailles, établi par les seuls alliés et très défavorable à l'Allemagne mais aussi, pour les nazis surtout, la proclamation de la République de Weimar. Les sociaux-démocrates, disposant d'un pouvoir absolu en novembre 1918, auraient pu fonder rapidement et solidement un régime républicain mais ils ne prirent aucune des mesures énergiques nécessaires : contenir les forces qui avaient créé l'empire des Hohenzollern (les junkers, ces propriétaires fonciers de mentalité féodale; les magnats des grands cartels industriels; les condotieri errants des corps-francs; les hauts fonctionnaires civils et, surtout, la caste militaire et les membres du grand état-major).

 

Otto von Bismarck, le plus accompli des junkers, dans cette nation au peuple vigoureux et doué, puis l'empereur Guilllaume II et finalement Hitler, aidés par une caste militaire et par de nombreux intellectuels d'esprit singulier, réussirent à introduire le goût du pouvoir et de la domination, la passion éffrénée du militarisme, le mépris de la démocratie et de la liberté individuelle, le désir de l'autorité pour l'autorité elle-même. Sous l'influence de ces aspirations, le pays se haussa à des sommets, tomba et se releva, pour se retrouver détruit et ruiné avec la fin d'Hitler au printemps 1945, apparemment du moins, car il est trop tôt encore pour se prononcer catégoriquement à ce sujet. Rappelons que l'auteur écrit ces lignes probablement au début des années 50.

 

En dépit de la facade démocratique figurée par le Reichtag, dont les membres étaient élus au suffrage universel masculin, l'empire allemand constituait en réalité une autocratie militariste gouvernée par le roi de Prusse, qui était également empereur.

Ainsi, contrairement à ce qui se passait dans les autres pays occidentaux, le concept de la démocratie, de la souveraineté populaire, de la suprématie du parlement ne s'implanta jamais en Allemagne même après le début du XXè siècle.

 

Pour autant le peuple allemand participa tout au long de la République de Weimar à de nombreuses élections et sembla donc prendre goût à la démocratie même si la République conservait de nombreux ennemis et ne reposait pas sur des bases suffisamment solides... 


Bismarck sut instituer entre 1883 et 18889 un programme de sécurité sociale (obligatoire pour les ouvriers, contre la vieillesse, la maladie, les accidents, l'incapacité de travail) bien plus avancé que celui de n'importe quel pays étranger. Hitler en tira les leçons.

 

Entre 1924 et 1930, les emprunts allemands atteignirent le total de quelque sept milliards de dollars, provenant pour la plupart de financiers américains. La République empruntait pour payer ses réparations et pour développer ses services sociaux, qui étaient le modèle du monde. Les administrations empruntaient pour financer non seulement des améliorations nécéssaires, mais aussi la construction d'aéroports, de théâtres, de stades et de somptueuses piscines. L'industrie, qui grâce à l'inflation avait épongé ses dettes, empruntait des milliards pour refaire son équipement et pour rationaliser ses méthodes de production. Celle-ci, qui était tombé en 1923 à 55% du chiffre de 1913, atteignait 127% de ce même chiffre en 1927. En 1928, le nombre de chômeurs tomba au dessous du million : 650000.

 

William Shirer découvre l'Allemagne à cette époque. En poste à Paris, il va de temps en temps à Londres mais "la vie semblait plus libre, plus moderne, plus excitante " à Berlin ou à Munich. Les art et la vie intellectuelle connaîssent un essor sans pareil.

On entend alors à peine parler d'Hitler ou des nazis, sauf pour se moquer d'eux.

 

Dès sa sortie de Landberg, Hitler avait assuré au Premier bavarois que le Parti nazi agirait désormais dans le cadre de la constitution. Lors de sa première apparition en public ses menaces contre l'Etat sont à peine voilées. On lui interdit aussitôt de prendre la parole en plublic, interdiction qui doit durer deux ans. Mais Hitler est un organisateur tout autant qu'un enchanteur. Il met toutes ses forces à rebâtir le Parti national socilaiste des travailleurs allemands. Il veut en faire, à l'instar de l'armée, un Etat dans l'Etat.  

 

Pour l'auteur le fait que nombre des dirigeants des S.A. en chemise brune, à commencer par leur chef, Roem, soient des homosexuels avérés, et, circonstance aggravante, que certains d'entre eux soient des criminels reconnus, séparés par des querelles et des jalousies, explique que l'organisation ne fut jamais davantage qu'une "bande de braillards inorganisés".

 

Pour avoir sous la main une force plus sûre, Hitler créa les S.S. et mit à leur tête le "chef idéal" : Heinrich Himmler, un éleveur de volailles.

 

Goebbels, ainsi que Gregor Strasser (longtemps numéro deux du parti, il sera assassiné dans le cadre de la nuit des Longs Couteaux, à l'instigation, semble-t-il, d'Himmler et de Goering) veulent édifier le parti sur le prolétariat. Ils croient au "socialisme" du national-socialisme. Mais, fasciné par Hitler et honoré par les responsabilités que celui-ci va lui confier, il va rapidement rentrer dans le rang et, à la fin octobre 1926, Hitler le nomme Gauleiter (responsable régional politique du NSDAP) de Berlin avec pour mission d'éliminer les bagarreurs en chemise brune et de convertir Berlin la "rouge" au national-socialisme. 

 

La crise qui frappa le monde entier vers la fin de 1929 donna à Adolf Hitler l'occasion qu'il cherchait, et il sut en tirer parti.

Comme presque tous les grands révolutionnaires, il ne pouvait prospérer qu'en période de malheur, d'abord quand les masses étaient réduites au chômage, à la faim et au désespoir, et, plus tard, quand elles furent intoxiquées par la guerre.

Mais il entendait faire sa révolution après avoir obtenu le pouvoir politique.

 

Gustav Stresemann mourut le 3 octobre 1929. Il s'était épuisé, en tant que ministre des Affaires étrangères depuis dix ans, à ramener l'Allemagne vaincue au rang des grandes puissances et à guider le peuple allemand vers la stabilité politique et économique. Ses réussites avaient été prodigieuses. Il avait fait siéger l'Allemagne à la Sociétés des Nations, il avait négocié le plan Dawes et le plan Young, qui réduisaient les réparations à un niveau supportable, et en 1925, il avait été l'un des principaux artisans du pacte de Locarno, qui apportait à l'Europe occidentale la première espérance de tranquillité que ses peuples fatigués par tant de guerres et de luttes connaissaient depuis une génération.

 

Aux élections nationales de septembre 1930 les nazis remportent un étourdissant triomphe populaire, de même qu'aux éléctions provinciales suivantes. A la fin de la même année les armées privées des S.A. et des S.S. comptent plus de cent mille hommes, soit plus que la Reichswehr.

 

Le parti joue alors sur deux tableaux : Strasser, Goebbels et "cet illuminé" de Feder séduisent les masses en proclamant que les nationaux-socialistes sont d'authentiques "socialistes" hostiles aux barons de la Finance et autres magnats mais il faut bien aussi soutirer l'argent dont le parti a besoin à ceux qui n'en manquent pas. Hitler rencontrent alors les hommes qui détiennent l'argent et leur tient à peu près le genre de propos qu'ils avaient envie d'entendre : la libre entreprise et la concurrence sont absolument nécessaires pour parvenir au plus haut niveau de production possible.

 

En 1931, 5 millions de travailleurs sont au chômage, la ruine menace les classes moyennes, le parlement est paralysé, le gouvernement piétine.

Comme l'écrit Goebbels dans son journal le 7 janvier 1932 : " ...la partie d'échecs pour le pouvoir commence...".

Lorsque l'occasion lui est donnée de poser sa candidature pour la présidence, Hitler hésite. Hinderburg, le héros légendaire, semble imbattable.  Mais lorsque celui-ci annonce officiellement sa candidature, Hitler ne peut plus tergiverser.

Les communistes, criant que les sociaux-démocrates "trahissent les travailleurs" en soutenant Hinderburg, seul d'après eux à pouvoir sauver la république, présentent leur propre candidat. Ce n'était pas la première fois, ni la dernière, que les communistes, sur l'ordre de Moscou, risquait de faire le jeu des nazis.

Hinderburg l'emporte mais manque de 0,4% la majorité absolue nécéssaire. Il faut procéder à une nouvelle élection au cours de laquelle le candidat obtenant le plus de voix sera élu. Plus de la moitié du peuple allemand exprime alors sa foi dans la République démocratique en élisant Hinderburg.   

 

Mais lorsque le général von Schleicher, secrétaire d'Etat, qui envisage d'intégrer les S.A. à l'armée pour mieux les contrôler et de faire entrer Hitler au gouvernement avec la même arrière-pensée, oblige par ses manoeuvres Groener, ministre de la Défense, presque seul parmi les militaires à avoir servi la République avec talent et dévouement, et Brüning, le chancelier qui s'est démené pour prolonger le mandat du vieux président, à partir, la République vacille.   

Von Papen remplace Brüning et constitue un "Cabinet des Barons", un gouvernement au dessus des partis, dont la liste a été dressée par Schleicher, obligé par le vieil Hindenburg d'accepter le poste de Ministre de la Défense alors qu'il aurait préféré rester en coulisse.

Le 4 juin le Reichtag est dissous et on fixe au 31 juillet la date des nouvelles élections. L'interdiction qui frappe les S.A. est levée et s'ensuit une vague de violence et de meurtres politiques comme l'Allemagne n'en avait jamais vu. Papen interdit alors toute manifestation, destitue le gouvernement prussien et se nomme lui-même commissaire du Reich pour la Prusse.

 

Après une campagne pleine de fanatisme et d'ardeur, le scrutin du 31 juillet se solde par une victoire retentissante des nazis. Le Parti national socialiste devient le parti le plus important au parlement avec 230 sièges mais loin de la majorité  dans une chambre de 608 membres. Hitler formule ses exigences non à von Papen mais à Schleicher : la Chancellerie pour lui, pour son parti des postes clés et l'autorisation de gouverner par décret pendant une période indéterminée.   

Schleicher choisit finalement de soutenir von Papen. Hinderburg, lors d'une entrevue avec Hitler harangue sévèrement le chef nazi. Les troupes d'assaut (les S.A.) s'impatientent mais Hitler fait le choix d'intriguer en coulisses. Au Reichtag les nazis votent avec...les communistes une motion de censure contre le gouvernement. Le Reichtag est à nouveau dissous. Schleicher devient Chancelier.  

Toujours optimiste, le général croit pouvoir établir un gouvernement stable et promet de fournir du travail aux chômeurs en remettant sur pied l'économie du pays mais il sait qu'il ne pourra pas recueillir de majorité au Reichtag.

Papen, toujours sur la brèche, est persuadé qu'il pourrait amener Hitler à entrer dans un gouvernement qui aurait, lui, une majorité.

L'armée, à travers la personne du général von Blomberg, fraîchement nommé ministre de la Défense, finit par se ranger aux côtés d'Hitler. Le président Hindenburg est maintenant convaincu que celui-ci pourrait former un gouvernement présidé par lui "dans le cadre de la constitution"...

C'est ainsi, par la petite porte, grâce à de sordides négociations avec les réactionnaires de l'ancienne école, que l'ancien vagabond de Vienne, épave de la première guerre mondiale...devient chancelier de la Grande Nation.

Le 30 janvier 1933, le président Hindenburg, agissant dans le cadre de la Constitution, confie la Chancellerie à Hitler.

 

La coîncidence qui veut que les nazis aient trouvé un communiste pyromane prêt à faire exactement ce qu'eux-mêmes avaient décidé d'entreprendre peut paraître incroyable, mais les preuves ne manquent pas à l'appui de cette thèse. L'incendie du Reichtag, le 27 février, valut au "débile mental hollandais" Van der Lubbe d'être décapité.  

Le lendemain de l'incendie Hitler persuade le président de signer un décret "pour la protection du peuple et de l'Etat", suspendant les 7 sections de la Constitution qui garantissaient les libertés individuelles et civiles, à titre de "mesure défensive contre les actes de violence communiste mettant en péril l'Etat".

En six mois la nazification complète sera réalisée ainsi que l'accession d'Hitler à la dictature d'un Reich, unifié et défédéralisé pour la première fois de l'Histoire allemande.

En mai et en juin 1933, le Führer déclare que "la révolution nationale socialiste n'a pas encore achevé son cours" et "elle ne triomphera que si l'on éduque un nouveau peuple allemand". Déjà, le 1er avril 1993, il avait proclamé un boycott national des magasins juifs.

 

Mais, après avor liquidé la Gauche et les syndicats, il ne veut surtout pas de la seconde révolution prônée par Roehm, Goebbels (devenu ministre de la Propagande) et les autres "radicaux socialistes" du mouvement qui voudraient "balayer enfin les généraux prussiens - ces réactionaires, ces vieux gâteux"  (Roehm) et se débarasser une fois pour toute du patronat.

Pour Hitler il faut maintenant restaurer l'ordre, redresser l'économie, procurer du travail aux chômeurs et donner des garanties aux généraux de l'Armée, dans la perspective de la disparition prochaine d'Hindenburg, ce vieillard de 86 ans et commandant en chef et pour réaliser son rêve de bâtir en peu de temps une force armée solide et disciplinée...

 

Le 12 novembre 1933, un plébiscite permet à la liste nazie de recueillir 95% des voix des électeurs y compris celles de 2154 détenus de Dachau sur 2242 incarcérés par le gouvernement nazi !

 

Le matin du 30 juin 1934 commence un sanglant week-end, une purge qui, sous la pression de l'armée et d'Hindenburg, va permettre à Hitler de se débarasser enfin des S.A., devenus bien encombrants avec leur idée fixe et parfaitement déraisonnable de "seconde révoution".

On en progite pour se débarasser du général von schleicher, abattu en même temps que sa femme. Papen, lui, s'en tire et acceptera même, malgré tout, un nouveau poste de ministre d'Allemagne à Vienne, un mois plus tard.

 

Le 2 août Hitler s'empare des pouvoirs du président défunt. Il dispose désormais d'un pouvoir absolu.

 

Entre 1933 et 1937, les lois de Nuremberg du 15 sptembre 1935 puis treize décrets additionnels allaient mettre les juifs hors la loi.  Dès l'été de 1936, quand l'allemagne, hotesse des Jeux olympiqiues, enchantait les visiteurs de l'Ouest, les juifs avaient été exclus soit par la loi, soit par la terreur nazie, des emplois tant publics que privés : la moitié au moins d'entre eux se trouvaient sans moyens d'existence.

Persécution des églises chrétiennes et nazification de la culture seront aussi du programme.  Presse, radio et cinéma vont être étroitement contrôlés. 

La propagande calculée et incessante du régime fausse les esprits et les faits deviennent ce que Hitler et Goebbels, avec leur mépris cynique de la vérité, disent qu'ils sont. L'enseignement n'est bien sûr pas oublié mais doit aussi être complété par un entraînement spartiate, politique et martial dans des groupes de jeunesse successifs et atteindre son apogée, à l'âge de 18 ans, dans un service de travail obligatoire puis dans le service militaire proprement dit, dans l'armée.

 

Ce que perdait l'Allemagne, à cause des élucubrations et des "hallucinations" des soi-disant savants nazis, le monde libre le gagnait. C'est à 2 hommes exilés pour des raisons raciales que les Etats-Unis durent pour beaucoup de l'emporter dans la course à la bombe atomique : l'allemand Einstein et l'italien Fermi.

 

En septembre 1936, avec l'inauguration du plan de 4 ans sous le contrôle de fer de Goering, qui remplaça Schacht comme dictateur économique, bien qu'il fût aussi ignorant en ce domaine que l'était Hitler, l'Allemagne passa à une économie de guerre totale.

 

Alors que la condition des travailleurs allemands, malgré un recul spectaculaire du chomage, devient misérable, il apparait  nécessaire " de nourrir les âmes des hommes (plutôt) que leurs ventres ". C'est à cela que va servir l'organisation de "La force par la joie". Ainsi les heures de travail seront contrôlées mais aussi les heures de loisirs de l'individu.

 

Quant à la justice, selon le docteur Franck, chef du Droit du Reich : " L'indépendance de la loi n'existe pas en face du national-socialisme".

 

Parler de paix, préparer secrètement la guerre, telle fut la tactique adoptée pendant les 2 premières années. Faire assassiner le chancelier Dollfuss à Vienne, le 25 juillet 1394, fut une lourde erreur qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les nazis. La tentative de putsch échoua, en grande partie à cause de la maladresse des conspirateurs.

L'agence officielle allemande D.N.B., qui devait initialement se réjouir de la chute de Dollfuss, déplora finalement "ce meurtre cruel". On s'occuperait de l'Autriche plus tard. D'abord, réarmement, service militaire obligatoire et constitution d'une armée de 12 corps et 36 divisions - 500 000 hommes. Bien sûr un tel programme ne se réalise pas du jour au lendemain.

France et Grande Bretagne protestent mais laissent faire.

 

Puis, prenant prétexte du pacte franco-soviétique et dénonçant le pacte de Locarno, ce sera la réoccupation de la Rhénanie démilitarisée, le 7 mars 1936. Le gouvernement français, alors que le pays était paralysé par les luttes intérieures et que la population sombrait dans le défaitisme, voulut agir mais le général Gamelin lui hésita : rien ne pouvait être fait, selon lui, sans une mobilisation générale. On ne fit donc rien.

L'Allemagne avait récupéré, sans coup férir, "l'arrière-cour de (sa) maison" selon le mot complaisant de Lord Lothian.avec le soutien de Mussolini d'abord puis de Franco.

 

A ce stade Hitler n'a encore entrepris aucune de ses conquètes. A la fin du tome 1 de la somme de William Shirer, l'Anschluss - le viol de l'Autriche - aura eu lieu ; la Tchécoslovaquie aura, elle, cessé d'exister ; et cela sans combattre ; la Pologne résistera mais pour tomber elle aussi et ce sera les derniers jours de la paix...

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